Marguerite Burnat-Provins

Marguerite Burnat-Provins, Les êtres de l’abîme
Les êtres de l’abîme, Ma ville
1921
Aquarelle et crayon sur carton
42 x 45,5 cm

Marguerite Provins est née à Arras le 26 juin 1872 dans une famille aisée et cultivée. Encouragée par son père, elle s’investit très tôt dans l’écriture et la peinture. En 1891, elle part à Paris suivre une formation artistique au sein des institutions privées l'Académie Julian et l'Académie Colarossi, car l’École des beaux-arts étant encore fermée aux femmes.
À l’âge de vingt-quatre ans, elle rencontre Adolphe Burnat, un étudiant suisse en architecture ; elle l'épouse et le suit à Vevey. Là, sa belle-famille évolue dans un milieu protestant très étroit qui bride la curiosité et l'hyperactivité de la jeune Marguerite ; son beau-père surveille ses sorties et la famille ne voit pas d'un bon œil son indépendance et son besoin de nouveauté culturelle. Elle ouvre un commerce d’objets d’art décoratif, réalise des affiches, polémique dans les journaux et prend position pour les droits des femmes. Parallèlement, elle dessine et peint.
En 1908, elle rompt son mariage avec Adolphe Burnat et quitte définitivement la Suisse. En 1910, elle épouse Paul de Kalbermatten. Le couple s'installe à Bayonne, mais Marguerite voyage beaucoup.
Quand la Première Guerre mondiale éclate, son mari est mobilisé en Suisse. Le très grand choc que provoque en elle la guerre l'amène à entamer une série de peintures hallucinatoires qui deviendront une de ses œuvres maîtresses, intitulée Ma Ville.
Pendant plus de vingt ans, elle donne un visage à des centaines d'êtres fantasmés : hommes, femmes, êtres hybrides mêlés d’animalité ou animaux personnifiés.