1881 1962
Natalia Sergeevna Goncharova nait en 1881 à Moscou, dans une famille de la petite noblesse russe. Elle est admise en 1898 à l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou, où elle se forme auprès des sculpteurs F. Volnoukhine et Paul Troubetzkoï, disciple d’Auguste Rodin et de la peintre Constantin Korovine. Elle abandonne la sculpture en 1904 et se consacre à la peinture après sa rencontre avec Michel Larionov qui sera le compagnon de toute sa vie.
En 1910, à Moscou, elle participe avec Larionov à la fondation du groupe du Valet de carreau qui se réclame de Paul Cézanne, des fauves et du post-impressionnisme, et organise des expositions de peintres d’avant-garde russes ou français. Mais elle reproche à ce groupe son asservissement à la peinture française et prône une inspiration plus tournée vers l’art populaire russe. C’est pourquoi, en 1912, elle crée avec son mari la Queue de l’âne, inspiré du néo-primitivisme russe et oriental. Ils organisent une exposition à Moscou qui fait scandale. Certains tableaux sont jugés blasphématoires et pornographiques et son confisqués par la police. En 1913, sous l’influence du cubisme et du futurisme italien, Michel Larionov publie le manifeste fondateur du mouvement non figuratif « rayonniste », qui vise à rendre visible les vibrations d’un objet, son « rayonnement » de matière, qui prend, sur la toile, la forme de rayons colorés.
En juin 1915, elle quitte définitivement la Russie et réside pendant deux ans en Suisse. En 1917, elle accompagne la troupe des Ballets russes de Serge Diaghilev en tournée en Espagne, et en Italie, et s'installe à Paris en 1918. Dans les années 1920, elle est un des principaux peintres des Ballets russes pour lesquels elle crée des décors, des costumes, des affiches et des livrets.
Durant les années 1930, les œuvres de Natalia Goncharova sombrent peu à peu dans l’oubli. Elles ne bénéficieront d’un regain d’attention que grâce aux rétrospectives consacrées à Serge Diaghilev.