28 novembre 1898 21 Janvier 1993
Lotte Laserstein naît le 28 novembre 1898 à Preussich Holland, une petite ville de l'Est de la Prusse à présent partie intégrante de la Pologne. Son père est pharmacien, sa mère pianiste, et une de ses tantes, l’artiste Elsa Birnbaum, dirige une école de peinture. Après le décès du père en 1902, la famille s’installe à Dantzig. Lotte Laserstein apprend la peinture dès 1908 à l'école de sa tante, ce qui la décide semble-t-il très tôt à s’engager dans la voie artistique.
En 1925 elle rencontre Gertrud Süssenbach, nommée Traute Rose après son marriage. Celle-ci devient son amie et sera son modèle jusqu’à son exil en Suède.
Lorsque, en 1927, elle est la première femme à terminer ses études à l'académie de Berlin, on lui prédit une belle carrière d'artiste. C'est sans compter avec le national-socialisme. En effet, en 1933 les nazis déclarent qu'elle est d'origine juive et par conséquent elle est bannie de toute vie publique.
En 1937 trois de ses tableaux sont exposés à l’Exposition Universelle de Paris, mais sont ironiquement bannis du pavillon allemand.
En décembre 1937, l'invitation d'une galerie suédoise donne l'occasion à Laserstein de quitter l'Allemagne avec toute une série de tableaux. Six mois plus tard, elle se marie avec Sven Markus pour obtenir la nationalité suédoise, mais ils ne vivront jamais ensemble en tant que couple.
Elle fait des efforts concertés répétés pour faire sortir sa mère et sa sœur Käte de l’Allemagne (son père était déjà décédé) mais à la fin, seule sa sœur sait venir. Sa mère finit par mourir dans le camp de concentration de Ravensbrück en 1943.
Pour survivre, elle peint surtout des portraits à la commande, mais aussi des paysages. Elle souffre des conditions matérielles et psychologiques de l'exil et son œuvre ne retrouve pas l'éclat des années berlinoises. En 1946 elle renoue avec son amie Traute Rose.
Elle reste en dehors des courants artistiques d'avant-garde et son style est sobre, traditionnel et réaliste, sans le côté froid du nouvel objectivisme, ou sans caricaturer comme les expressionnistes.
Après la Deuxième Guerre mondiale, la mode est à l'abstrait et malgré une petite percée dans les pays anglo-saxons au début des années 1990, elle reste complètement inconnue dans son pays natal.