Mary Beale

Mary Beale, Autoportrait
Autoportrait
1685
National Portrait Gallery, London

1633 – 1699

Mary Cradock naît le 26 mars 1633 à Barrow dans le Suffolk (Angleterre). Elle est la fille de John Cradoc, pasteur anglais puritain de l'église Saint Paul de Barrow et d'une Dorothy dont le nom de famille est illisible sur l'acte de mariage. La famille Cradock, originaire du Staffordshire est rendue prospère grâce au commerce de la laine, Son père est également peintre amateur membre de la Société des peintres-coloristes (Worshipful Company of Painter-Stainers). Cette société, connue depuis 1268, compte parmi ses membres des peintres éminents, ce qui permet à Mary de fréquenter dès son plus jeune âge des peintres locaux, comme Robert Walker, connu pour ses portraits d'hommes politiques, Sir Peter Lely, portraitiste d'origine néerlandaise très populaire, ou encore les miniaturistes Nathaniel Thach et Matthew Snelling.

En 1643 ses parents ont un fils, nommé John, peu après sa mère meurt.

Le 8 mars 1652, elle se marie avec Charles Beale, sans profession ou négociant de tissus, selon les sources, mais également peintre amateur. Ils s'installlent à Walton. Un mois après son père meurt. Ils auront un premier enfant qui décède en 1654. Le couple décide alors d’aller s’installer à Londres, où ils louent une maison à Covent Garden. Mary entame une carrière semi-professionnelle de peintre. En 1656, Mary, donne naissance à un second fils, Bartholomew. Celui-ci deviendra, lui aussi, peintre portraitiste avant de se lancer dans des études de médecine. En 1660 ils auront un autre fils, nomé Charles.

En 1658, dans son ouvrage The excellent art of painting, Sir William Sanderson, fait déjà référence à Mary Beale, parmi les artistes dignes d’intérêt à cette époque, ce qui nous permet de croire qu’elle s’est déjà fait un nom dans le milieu artistique. Contrairement au XIXe siècle, où les femmes artistes seront de plus en plus nombreuses dans les pays anglo-saxons, en ce XVIe siècle elle est une des rares femmes artistes en Angleterre.

En 1660 Quand le père de Charles décède, celui-ci le succède au Bureau des Brevets. Grâce à cet fonction, ils peuvent habiter une maison de fonction spacieuse à Hind Court, où Mary peut aménager un véritable atelier.

Quand son mari perd son emploi en 1665, Mary se consacre entièrement à la peinture afin de subvenir aux besoins du ménage, Charles devient en quelque sorte son assistant. C'est lui qui mélange les couleurs et tient les comptes. Suite à la perte d'emploi de Charles et l'épidémie de peste qui sévit à Londres les Beals quittent la capitale pour le Hampshire. Cinq années plus tard, après que le danger de la peste est écarté et après la reconstruction de Londres suite à la grande incendie, ils louent une maison dans le nouveau cartier de Pall Mall.

En 1666 Mary Beale écrit un essai sur l'amitié Discourse of Friendship à l'attention d'Elizabeth Tillotson, la femme de l'archevêque de Canterbury, où elle prône l'égalité entre hommes et femmes, une égalité qui rend l'amitié entre les deux sexes possible. Elle pose en principe que le mariage peut et doit être la fondation de l'autonomie des femmes, pour autant que l'amour sur lequel est basé l'amitié, et le mariage en tant que forme d'amitié, incite chaque partie de ne désirer que le bonheur de l'autre. Peu importe la différence de condition et de statut, écrit-elle, l'amitié présuppose l'égalité. Contrairement à ses prédécesseurs, Beale envisage l'amitié entre non-égaux, tels que mari et épouse, pourvu que leurs esprits présentent une certaine ressemblance qui leur permet de dialoguer librement. Cela estomperait la tendance à dominer du plus fort.

Pendant toute une période, le carnet de commandes de Mary reste bien rempli. Néanmoins, beaucoup de ses tableaux sont des copies de ceux de son ami Peter Luly. Durant l'année 1677, elle reçoit 83 commandes, toutes bien rémunérées. Elle a également quelques élèves, en majorité des femmes. Mais après la mort de Lely en 1680 ce style de portraits n'est plus en vogue et ils doivent faire face à des difficultés financières. Mary peint jusqu'à sa mort, à l'âge de 66 ans. Son mari décède en 1705.

Les portraits de Mary Beale sont inspirés du style de Peter Lely et Robert Walker, d'un réalisme simple et classique. Les compositions sobres, se rapprochent du style typique pour les Pays-Bas de l'époque. Ils mettent l'accent sur la gestuelle et l'expression du modèle.

Mary Beale, George Savile 1er marquis d'Halifax
George Savile 1er marquis d'Halifax
ca 1674-1676
Huile sur toile - 124,5 x 100,3 cm
National Portrait Gallery, Londres
Mary Beale, portrait de l'écrivaine Aphra Behn
Portrait de l'écrivaine Aphra Behn
ca 1670
Huile sur toile
Mary Beale, Louise de Kerouaille duchesse de Portsmouth
Louise de Kerouaille duchesse de Portsmouth
Huile sur toile, 45,7 x 38 cm
Mary Beale, Autoportrait avec son mari, Charles et son fils, Bartholomew
Autoportrait avec son mari, Charles et son fils, Bartholomew
1663-1664
Museum of the Home, Londres