1681-1747
Guilia Lama naît vers 1681 à Venise, son père est le peintre Agostimo Lama et c'est dans son atelier qu'elle apprend la peinture. Plus tard elle travaille avec Giambattista Piazzetta, mais les historiens de l'art ne sont pas d'accord si c'était en tant qu'élève, ou si ils étudient ensemble à la scola di Antonio Molinari car il était un an plus jeune qu'elle.
Elle éprouve également une passion pour les mathématiques et la poésie. Lama exécute des retables et des tableaux, souvent de grande taille, qui traitent principalement les sujets de la vie biblique. Elle les met en scène de façon très personnelle inspiré du style de Piazzetta, privilégiant l’aspect dramatique et usant du clair-obscur pour accentuer les détails anatomiques, y compris ceux des hommes, ce qui démontre qu'elle étudie le nu masculin, chose qui était normalement interdite aux femmes, mais que plus de 200 dessins découverts récemment semblent prouver. Elle réalise son autoportrait sans aucune complaisance, ne cachant pas son manque de beauté.
L'essentiel des renseignements sur sa personnalité provient d'une lettre écrite en 1728 par l'abbé Conti à Madame de Caylus. L'ecclésiastique la dit aussi intelligente que laide, persécutée par les autres peintres de Venise et vivant de manière très retirée. Giulia a cependant reçu des commandes importantes. La particularité de l'artiste est de ne pas s'être consacrée au portrait ou à la nature morte, genres considérés comme féminins, mais à la peinture mythologique et sacrée.