1125/30 – 1195
Issue d’une famille noble d’Alsace, Herrade de Landsberg, également nommée Herrade de Hohenbourg selon le nom de l’abbaye dont elle sera l’abbesse, naît entre 1125 et 1130 à Hohenbourg, sur le mont Sainte-Odile, dans les Vosges. Cet ancien couvent de bénédictines était devenu une collégiale augustinienne avec observation stricte de la règle pour les 47 chanoinesses. La congrégation comprenait également 13 sœurs converses qui n'étaient pas soumises aux mêmes règles que les autres et étaient chargés principalement des travaux manuels et des affaires séculières. Herrade de Landsberg achève la restauration du couvent, entamée par l'abbesse Relinde et l’empereur romain germanique Frédéric Ier, dit Frédéric Barberousse.
On connaît peu de choses sur sa vie sauf qu’elle entre, assez jeune, au couvent de Hohenbourg fondé en 680 par sainte Odile. Grâce à Rélinde, l’abbesse du couvent, Herrade s’initie à la culture des lettres et des beaux-arts. Elle succède celle-ci à la tête du couvent, dont elle est l’abbesse de 1167 à 1195.
Herrade de Landsberg devint célèbre en tant qu'auteure et illustratrice de l'Hortus deliciarum (Le Jardin des délices), composé entre 1169 et 1175. Première encyclopédie écrite par une femme, c'était un superbe manuscrit conçu pour guider les religieuses chargées de l'enseignement des jeunes filles. Il était en effet rédigé en latin, avec quelques notes explicatives en allemand et, surtout, très richement illustrées. Le manuscrit original du Hortus Deliciarum est détruit lors de l’incendie de la bibliothèque de Strasbourg en 1870, mais de nombreuses copies de planches ont permis de mener un travail de reconstitution de l’ouvrage.
L'Hortus deliciarum contient 636 illustrations, dont environ 9000 figures humaines, ce qui est un parti pris avant tout pédagogique de la part d'Herrade de Landsberg. Le style de ses dessins sont typiques pour son époque et ne sont donc pas particulièrement remarquables pour leurs qualités techniques.