Anna Dorothea Therbusch

Anna Dorothea Therbusch, autoportrait
Autoportrait
1771
Staatsgalerie Stuttgart, Allemagne

Berlin 23 juillet 1721 – 9 novembre 1782

Anna Dorothea Therbusch est la fille de Georg Lisiewski, un Polonais qui travaille à la cour du roi de Prusse Friedrich Wilhelm I et avait fondé une famille à Berlin. Comme les femmes n'étaient pas autorisées à étudier à l’académie, elle reçoit, tout comme sa sœur aînée Anna Rosina de Gasc, une formation de portraitiste auprès de son père, qui a également enseigné ses premiers cours de peinture à son frère Christoph Lisiewsky. Mais les deux sœurs seront en grande partie autodidactes. Elle est curieuse et apprend vite. Des témoins contemporains la décrivent comme sûre d'elle, ambitieuse et éprise de liberté. Ses premières œuvres berlinoises sont marquées par l'influence du peintre français et directeur de l'Académie des beaux-arts de Berlin, Antoine Pesne, qui, comme le père d'Anna, possède un atelier et un studio à Berlin. Dans la peinture Jeu de badminton de 1741, l'influence de la peinture française devient évidente.

En 1742, Anna Dorothea Lisiewski épouse Ernst Friedrich Therbusch, un aubergiste et hôtelier berlinois. Le couple a cinq enfants, dont quatre survivent. Au cours de 18 ans les responsabilités familiales et ménagères, limitent sévèrement ses activités artistiques. Toutefois, elle continue à parfaire sa technique en cachette, lorgnée d'un air soupçonneux par sa belle-mère. En 1760, elle montre de nouveau son art au public. C’est cette année elle connaît ses premiers succès artistiques. lorsqu'elle est appelée à la cour de Stuttgart auprès du duc Carl Eugen Von Württemberg, pour lequel elle peint, dans un délai très court, dix-huit tableaux pour orner la galerie des Glaces de son château. L’année suivante elle est nommée peintre à la cour du duc Charles II de Wurtemberg à Stuttgart. Débordée de travail, elle devient membre honoraire de l'Académie de Stuttgart et est admise à l'Institut des arts libéraux de Bologne. Elle accepte des commandes du Palatinat de Mannheim et du duc de Wurtemberg et les achève à Berlin. Ce sont des portraits de princesses, de maîtresses, de souverains et de la bourgeoisie émergente.

En 1765, elle s’installe à Paris. Mal reçue par ses collègues masculins, elle voulait être acceptée dans la plus célèbre académie du XVIIIe siècle, l'Académie Royale de Peinture et Sculptures. Pour cela elle présente une scène de genre au Salon de 1767 et est en effet reçue comme membre de l’Académie royale. S’adaptant mal à la vie parisienne de l’ancien régime elle quitte Paris début novembre 1768 et retourne complètement ruinée à Berlin. La même année elle devient membre de l’Académie de Vienne, l’année suivante, elle travaillera, entre autres, pour Frédéric II de Prusse et Catherine II.

La plupart de ses œuvres ont été créées au cours des 20 dernières années de sa vie à Berlin. C'est une portraitiste recherchée de la société berlinoise et de la noblesse prussienne, même Frédéric le Grand, la seule femme à qui il passe commande, la fait peindre. Avec son frère, Christian Friedrich Reinhold Lisiewski, elle dirige un studio à Unter den Linden.

Elle meurt à 61 ans en 1782.

Anna Dorothea Therbusch, Portrait de Wilhelmine Encke, comtesse de Lichtenau
Portrait de Wilhelmine Encke, comtesse de Lichtenau
1776
Huile sur toile – 143 x 103 cm
Marmorpalais, Postdam, Allemagne
Anna Dorothea Therbusch, Jupiter et Antiope
Jupiter et Antiope
1775
Huile sur toile – 87 x 71 cm
L'Ermitage, Saint-Petrersbourg
Anna Dorothea Therbusch, jeu de badmington
Portrait de Frederich II
1775
Huile sur toile – 59 x 64 cm
Château de Ferney-Voltaire
Anna Dorothea Therbusch, Portrait de Frederich II
Portrait de Frederich II
1775
Huile sur toile – 59 x 64 cm
Château de Ferney-Voltaire