Nanine Vallain

1767 – 5 aoôt 1815

Née en 1767, Jeanne-Louise Vallain, nommée Nanine, est la fille de Louis Pierre Vallain, maître écrivain juré membre du Bureau académique d'écriture. Elle est l’élève de Joseph Benoît Suvée et de Jacques-Louis David. Elle participe pour la 1re fois à l'Exposition de la Jeunesse à Paris en 1785. Elle y participe à nouveau en 1787, et en 1788. En 1791, elle présente quatre peintures à une exposition organisée par M. Le Brun, mari de l'artiste Élisabeth Vigée-Lebrun.

En 1793, elle se marie avec un certain M. Pietre. En octobre de la même année, elle rejoint la Commune générale des Arts, un groupe d’artistes révolutionnaires qui remettent en question l’Académie royale des Arts. Après l'ouverture du Salon à tous les artistes, elle expose des œuvres en 1793, 1795, 1796, 1798, 1799, 180l et 1802. Après une interruption, due aux mesures réactionnaires à l’égard des femmes, sa carrière reprend de plus belle avec les salons de 1806, 1808 et 1810 où elle expose des tableaux inspirés par l’Antiquité et la Bible.1806-1810. Ses œuvres sont parfois citées dans les livrets des Salons sous son nom d'épouse.

Au-delà des portraits et sujets de genre couramment produits par beaucoup d'artistes à cette époque, Vallain s’impose en tant que peintre néo-classique sur la scène artistique parisienne grâce à ses allégories : les critiques la remarquent dès 1785. Elle triomphe avec le tableau La Liberté : Vallain y révèle tout son talent et ses convictions politiques. La Liberté, vêtue à l’antique, est entourée des attributs qui symbolisent la République et les sacrifices des révolutionnaires pour elle. Composition, couleurs, posture et en même temps simplicité de la toile séduisent ses contemporains.
Vallain a démontré son ambition en exécutant plusieurs peintures d'histoire, parmi lesquelles Acconce et Cydipe (Salon de 1793), La Femme Spartiate donnant un bouclier à son fils (Salon de 1795), Sapho chantant un hymne à l'Amour (Salon de 1806), Caïn fuyant avec sa famille, après le meurtre d'Abel (Salon de 1808) et Tirza, femme d'Abel pleurant sur le tombeau de son époux et implorant la miséricorde divine pour son meurtrier (Salon de 1810).

Nanine Vallain peint beaucoup de toiles ambitieuses de par leurs sujets historiques plutôt réservés aux hommes à cette époque et qui témoignent de ses grandes aptitudes artistiques. Mais à franchir ainsi les limites imposées aux femmes artistes, elle est très critiquée, ce qui l'a finalement découragée à exposer. Elle reste cependant une artiste exceptionnelle. Elle meurt en 1815.

Nanine Vallain, La Liberté
La Liberté
1794
Huile sur toile, 128 x 97 cm
Musée de la Révolution française, Vizille (Isère
Nanine Vallain, Portrait d'une jeune femme tenant un agneau
Portrait d'une jeune femme tenant un agneau
1788
Huile sur toile, 99 x 80,6 cm
Musée Cognacq-Jay, Paris
Aline Vallain, Portrait de femme assise tenant un panier rempli de feuillages
Portrait de femme assise tenant un panier rempli de feuillages
1797-98
Craie noire et rouge, aquarelle, gouache, sur papier brun, 38,9 x 30,6 cm
Collection particulière
Nanine Vallain, Portrait d'une dame
Portrait d'une dame
Vers 1805
Huile sur toile, 86 x 68 cm
National Gallery of Ireland, Dublin