1874-1970
Beatrice Romaine Goddard est née le 1er mai 1874 à Rome, pendant un voyage de sa mère, Ella Mary Waterman, en Italie. Son père le Major Henry Goddard les quitte quand elle est encore toute petite. Tandis que sa mère voyage avec ses deux autres enfants, Romaine est envoyée aux États-Unis où elle est éduquée par une servante. Ce n'est qu'à douze ans qu'elle est autorisé à rejoindre sa mère, son frère et sa soeur en Europe. Mais elle doit poursuivre ses études au pensionnat pour permettre à sa mère de voyager. Elle passe son adolescence à apaiser aussi bien son frère qui souffre d'une maladie mentale, que sa mère instable. En 1896 elle convainc sa mère de lui permettre de suivre des cours de chant à Paris. En 1898 Brooks va à Rome où elle suit des cours libres à la Scuola Nazionale pendant la journée, et au Circolo Artistico le soir. L'année après elle retourne à Paris pour étudier la peinture à l'Académie Colarossi.
En 1901, son frère meurt, en 1902 elle perd sa mère. A sa grande surprise elle hérite toute la fortune de la famille. La même année elle s'installe à Londres et se marie avec le pianiste John Ellingham Brooks. Ils se séparent trois mois plus tard mais Romaine continue à lui verser une rente.
Romaine Brooks a 31 ans quand elle achète un grand studio, rive
gauche, à Paris.
C'est en 1910 qu'elle commence à peindre les portraits grandeur
nature pour lesquels elle est célèbre. Par exemple ceux
du poète italien Gabriel D'Annunzio, de Jean Cocteau mais surtout
de son amante, la danseuse russe Ida Rubinstein.
Suffisamment riche pour ne pas avoir à se soucier de vendre ses
toiles, elle se préoccupe peu de l'avis de ses modèles,
parfois effarés par son don pour révéler leur véritable
personnalité. En 1915, elle rencontre et tombe amoureuse de l'écrivaine
Natalie Clifford Barney. C'est le début d'une relation qui durera
cinquante ans. Elles publient ensemble The One Who Is Legion, écrit
par Barney, illustré par Brooks. Bien que Romaine n'aime pas l'atmosphère
qui règne dans le salon mondain que tient sa compagne, elle fait
le portrait des femmes qui le fréquentent.
Malgré que ces exposition connaissent beaucoup de succès Brooks ne réalise presque plus de tableau après 1925. Elle fait des dessins à l'encre qui s'inspirent de sa jeunesse malheureuse. Elle écrit également deux livres autobiographiques qui ne seront jamais publiés. Quand sa maison à Beauvallon brûle en 1940 elle se retire à Fiesole en Italie. Après la deuxième guerre mondiale Brooks s'isole de plus en plus et disparaît de la vie publique.