1887-1986
Georgia O'Keeffe, est née le 15 novembre 1887. Son enfance se déroule
entre le Wisconsin et la Virginie. En 1905 elle s'inscrit à l'Art
Institute de Chicago, mais deux ans plus tard, elle entre à l'Art
Students League de New York où elle fait la connaissance d'Alfred
Stieglitz, galeriste et photographe, plus âgé qu'elle de
vingt-trois ans.
Ses difficultés financières l'obligent cependant à
retourner à Chicago, où elle trouve du travail dans le domaine
du graphisme publicitaire.
A partir de 1912 elle commence à enseigner dans divers collèges
et universités à travers les Etats-Unis.
Au début de sa carrière, Georgia peint surtout des aquarelles,
et ses sujets de prédilection sont des paysages désertiques
et des nus féminins stylisés monochromes.
En 1917 Alfred Stieglitz, qui ne l'a pas oubliée, parvient à
organiser une exposition personnelle de Georgia dans la galerie d'avant-garde
le « 291 », qu'il a fondée lui-même.
En 1918 Georgia s'établit à New York grâce au soutient
financier de Stieglitz, qui devient son ami. Ils se marient en 1924. Le
photographe fait de Georgia sa nouvelle muse, photographiant son corps
et capturant avec son objectif toute la complexité de sa personnalité.
Ce que Georgia doit à son compagnon n'est pas non plus insignifiant
: les images photographiques de Stieglitz lui serviront souvent d'inspiration,
et son activité de galeriste contribuera pour beaucoup au succès
de l'artiste peintre.
Pour ses tableaux de fleurs, Georgia s'inspire d'un autre photographe
qu'elle a connu dans sa jeunesse, Paul Strand. Il est en effet spécialisé
dans la reproduction photographique d'objets tellement rapprochés
qu'ils se transforment en formes abstraites, sans identification possible.
Georgia fera exactement la même chose avec ses fleurs.
Elle a des idées très nettes au sujet de ses œuvres
: « Je sais que je suis incapable de peindre une fleur, dit-elle,
je ne sais pas non plus peindre le scintillement du soleil sur le sable
par un beau matin d'été, mais j'espère pouvoir à
travers la couleur transmettre mon expérience de la fleur ou l'expérience
que la fleur rend importante pour moi à un moment donné
».
Fidèle à son programme de ne pas peindre ce qu'elle voit
mais ce qu'elle « ressent » Georgia exécute une série
de toiles consacrées à New York dans lesquelles la ville
se transforme en images fantasmagoriques, s'organise en compositions visionnaires
faites de formes géométriques colorées. Encore une
fois, les recherches de l'artiste se font au même rythme que celles
de son mari, qui a laissé une série de clichés en
noir et blanc de la ville très voisins des tableaux de Georgia
par leur caractère et leur atmosphère.
En 1927 Georgia subit deux importantes interventions chirurgicales. Son
état de santé ainsi que certaines tensions apparues dans
leur couple l'incitent à quitter New York pour s'installer au Nouveau-Mexique en 1929.
Les formes qui émergent des extraordinaires effets de lumière
et les couleurs particulières du désert la poussent à
la recherche de nouvelles sources d'inspiration. Alfred Stieglitz meurt
en 1946. Trois ans plus tard elle quitte New York pour s'installer définitivement
au Nouveau-Mexique. En 1955 Georgia entreprend un long voyage dans de
nombreux pays. Durant les années 50 et 60 le monde de l'art subit
de grands changements et son uvre semble dépassée.
Mais le mouvement féministe de la fin des années 60 et une
rétrospective au Whitney Museum de New York attirent de nouveau
l'attention du public sur Georgia O'Keeffe. Au milieu des années
70 elle perd sa vision centrale ce qui l'oblige à diminuer fortement
son activité artistique. Elle meurt le 6 mars 1986 à Santa Fe,
à quatre-vingt-dix-huit ans.