Russie, 1886 - 1952
Véra Efimovna Pestel se marie à 18 ans, ce qui ne l’empêche pas d’étudier à l’école d’art Stroganov. Elle fréquente le studio indépendant dans l’appartement de l’artiste Vasily Rozhdestvenskiy. Elle se forme, entre autres, auprès du peintre hongrois Simon Hollosy à Munich, entre 1909 et 1911. Elle voyage par la suite à travers l’Allemagne, l’Italie, la France. En 1912-1913, elle est l’élève de Le Fauconnier et de Metzinger à la Palette à Paris. En 1915, elle s’intéresse au futurisme sous l’influence de Vladimir Tatline. Vers 1916, ses toiles sont proches de l’alogisme de Malévitch : profusion de plans géométriques et d’éléments hétéroclites comme des chiffres, des lettres, et des fragments d’objets. Inspirée par le suprématisme, elles deviennent de plus en plus abstraites et se distinguent par une grande sensibilité colorée et la finesse des constructions. Mais elle ne fera jamais le saut dans l’abstraction sans objet. Elle participe à la Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 en 1915 à Pétrograd ainsi qu’à l’exposition Magasin, organisée par Tatline à Moscou.
Après la révolution de 1917, Véra Pestel fait partie de la Fédération de gauche, c’est-à-dire de l’avant-garde de l’Union des artistes moscovites. Au cours de cette période, elle conçoit une œuvre que l’on pourrait qualifier de « cubofuturiste- suprématiste ».
En 1920 elle connaît des moments très dures lorsque son mari décède du typhus.
Dans les années 1920 et jusqu’à sa mort, elle abandonne la non-figuration et se consacre au design théâtral.
En 1940 son fils est arrêté et envoyé dans un camp de travail où il n’avait pas le droit de lui écrire des lettres. Il meurt en 1943, mais sa mère n’en saura jamais rien.