24 mars 1775 – 15 mai 1835
Née à Paris le 24 mars 1775, Jeanne Marie Catherine Desmarquest est adoptée par un cousin; elle ajoute La Chapelle à son nom de famille et choisit comme prénom Pauline. Sous la tutelle de Jean-Baptiste Regnault, la première éducation artistique d'Auzou comporte des études académiques de figures nues ou demi-nues, autant masculines que féminines. Après elle suit les cours de Jacques-Louis David.
À 18 ans à peine, elle débute au Salon en 1793 avec une Bacchante, représentant une jeune fille partiellement dénudée entourant le buste de Bacchus de raisin et de feuilles. Peu après, le 9 décembre 1793, elle épouse Charles Marie Auzou, négociant en papier, dont elle a ensuite cinq enfants, parmi lesquels quatre ont survécu: deux garçons, dont l'un né en 1794, et deux filles.
Elle expose une peinture de genre ou un portrait à chacun des Salons jusqu'en 1817. Elle se plaît à peindre des sujets inspirés de l'histoire grecque, et la peinture d'histoire en général, un genre longtemps refusé aux femmes. Ses portraits, d'hommes comme de femmes, sont également très appréciés.
Sa clientèle bourgeoise allant croissant, elle produit aussi des scènes de genre centrées, pour beaucoup, sur des femmes et des enfants, comme les Deux jeunes femmes faisant de la musique (Salon de 1796), les Deux jeunes filles lisant une lettre (Salon de 1802) et Le premier sentiment de la coquetterie (Salon de 1804). Dans un autre tableau de genre, Départ pour le duel (Salon de 1806), Auzou représente, grandeur nature, un père qui regarde avec tendresse sa famille endormie avant de partir pour le combat. Le sujet, son échelle, les couleurs et la sûreté de la touche lui valent les acclamations de la critique et une médaille d'honneur l'année suivante.
Son talent de mêler le portrait, les scènes de genre et les sujets historiques, ainsi que sa médaille d'honneur, attirent l'attention de l'entourage des Bonaparte, qui fait appel à Auzou pour deux œuvres où figure la seconde femme de Napoléon, Marie-Louise d'Autriche, juste avant et immédiatement après son mariage avec l'Empereur.
Elle réalise aussi trois cents dessins qui sont publiés dans le Journal des dames et des modes, une des premières revues de mode illustrées françaises, créée en 1797 par le libraire Sellèque, reprise en 1801 par Pierre Antoine Leboux de la Mésangère.
Après 1800 elle dirige, pendant environ vingt ans un atelier pour femmes à Paris, et publie pour elles des Têtes d'études.
Elle meurt à Paris le 15 mai 1835.