Constance-Marie Charpentier

Constance-Marie Charpentier, Autoportrait
Autoportrait

Paris 1767-1849

Née Constance Marie Blondelu, le 4 avril 1767 à Paris, elle est la fille unique de Pierre-Alexandre-Hyacinthe Blondelu, marchand épicier, et de Marie-Angélique Debacq. C'est une famille bourgeoise qui a toujours pris une part active au monde de la Cour du Commerce et développé des relations amicales avec ceux et celles qui s’y trouvent, notamment Jacques-Louis David et Jean-Baptiste Regnaul. Très tôt, Constance-Marie montre des dispositions pour le dessin. Ses parents la font entrer, à 10 ans, à l’école de dessin fondée par le graveur allemand Johann Georg Wille. Son maître reconnaît en elle un don naturel et accepte de la former. Son apprentissage va durer dix ans, avec l’encouragement de ses parents.

C’est en 1784, à dix-sept ans, que Constance-Marie entre comme élève à l’atelier du peintre Jacques-Louis David au Louvre. Ce dernier est alors membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1782 et passe régulièrement à l’atelier, afin de diffuser ses précieux conseils.

En 1787, Constance-Marie a vingt ans quand elle fait une première tentative pour rentrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Elle travaille pendant un an à son tableau Ulysse trouvant le jeune Astyanax devant la tombe d’Hector. Son travail est apprécié mais, malgré le soutien de David, elle ne reçoit pas d’agrément. Elle essaye à nouveau avec Alexandre pleurant sur la tombe de la femme de Darius. Constance-Marie reçoit toujours un succès d’estime, mais ne peut toujours pas exposer au Salon. Après la rupture avec l’ancien régime le 21 août 1791, l’Assemblée constituante décrète que « Tous les artistes français ou étrangers, membres ou non de l’Académie de peinture et de sculpture, seront admis à exposer leurs ouvrages dans la partie du Louvre destinée à cet objet ». Dès lors le salon officiel va prendre le nom de Salon de peinture et de sculpture. Constance Charpentier va pouvoir peindre comme elle l’entend et exposer ses tableaux.

Le 25 avril 1793, à vingt-six ans Constance-Marie épouse François-Victor Charpentier, quelques mois après que Louis XVI ait été guillotiné, et malgré les réserves de sa famille. Constance-Marie devient par son mariage la belle-sœur de l'homme politique Georges Danton, qui avait épousé la sœur de François-Victor. Dans leur appartement du 17, rue du Théâtre, Constance-Marie met au monde son premier enfant en 1794, une petite fille prénommée Julie-Constance. Elle mourra à l'âge de neuf ans, des suites d’un absurde accident ménager. L’année qui suit, Constance-Marie donne naissance à son second enfant, une autre petite fille.

En 1795, Constance-Marie réintègre l’atelier de David où se retrouve le Tout-Paris des jeunes artistes. Suite aux événements de 1793, tous les artistes peuvent maintenant exposer au nouveau

Salon, seule voie permettant de se faire connaître du grand public et d’atteindre une notoriété. Constance-Marie expose pour la première fois trois de ses tableaux, faisant preuve d’indépendance et manifeste sa volonté d’exister par elle-même. Dès lors, elle va exposer régulièrement ses œuvres au Salon, jusqu’en 1819.

Au salon de 1799, Constance-Marie reçoit un prix d’encouragement pour deux de ses tableaux Veuve d’une journée et Veuve d’une année. Ce prix est attribué par les artistes réunis en commission, sur instigation du ministre de l’intérieur, afin de décider quels exposants méritent une reconnaissance particulière. Lors du salon de 1801, qui se tient au Musée central des arts, au palais de Tuileries, Constance-Marie expose La Mélancolie, ainsi que des portraits, qui remportent immédiatement un énorme succès.

Aux alentours de 1808, Constance-Marie aménage son atelier de peinture dans l’une des pièces de son appartement au troisième étage, du 35 rue de l’Odéon, où elle se représente elle même sur l’une de ses toiles l’Atelier du peintre.

Le 5 mai 1810, son mari François-Victor, décède à l’âge de 49 ans. Le 5 novembre, Constance-Marie est présente lors du Salon de l'académie royale, au Musée Napoléon.

Au Salon de 1812, une production importante montre que la peinture est l’un des moyens d’existence de Constance-Marie, qui doit subvenir seule à ses besoins financiers, ainsi qu’à ceux de sa mère et de sa fille.

En 1814, à la suite de l'abdication de Napoléon Bonaparte le 31 mars, l'exposition prend le nom de Salon de l'Académie royale de peinture et se tient, dès le 1er novembre, au Musée royal des arts. Constance-Marie présente de nouveaux tableaux et ses efforts sont récompensés par une médaille d’or.

Le 27 novembre 1815, sa mère Marie-Angélique Blondelu décède, à l’âge de 75 ans, dans leur appartement de la rue de l’Odéon.

Le salon de 1819 est le dernier auquel Constance-Marie participe. Depuis le décès de sa mère, elle reste seule avec sa fille âgée de quinze ans. Non qu’elle manque de relations mais, sans fortune, il faut bien vivre. Portraitiste reconnue, elle as des clients et des élèves. Il lui fallait surtout prévoir l’avenir de Julie Constance.

Après avoir traversé la Révolution française, l’Empire sous Bonaparte, le retour de la Monarchie avec Louis XVIII, la Royauté sous Charles X et celle de Louis-Philippe, puis la 2ème République, ainsi que bon nombre de turbulences tout au long de sa vie, Constance-Marie Charpentier décède le 2 août 1849, à l’âge de quatre-vingt-deux ans.

Constance-Marie Charpentier, Le compte-rendu sur l’anse du panier
Le compte-rendu sur l’anse du panier
1797
Huile sur toile
Collection particulière
Constance-Marie Charpentier, La mélancholie
La mélancholie
Salon de 1801
Huile sur toile - 32,5 x 40,5 cm
Musée de Picardie, Amiens
Constance-Marie Charpentier, Une mère recevant la confidence de sa fille
Une mère recevant la confidence de sa fille
Salon de 1812
Huile sur toile - 91,5 x 73 cm
Collection particulière
Constance-Marie Charpentier, Une mère convalescente soignée par ses enfants
Une mère convalescente soignée par ses enfants
Env 1799
Huile sur toile 96 x 116,5 cm
Collection particulière