Marguerite Gérard

François Dumont, Portrait de Marguerite Gérard
Portrait de Marguerite Gérard (partie)
François Dumont
1793
Huile sur ivoire - 16 x 12 cm
Wallace Collection, Londres

Grasse 1761- Paris 1837

Marguerite Gérard naît le 28 janvier 1761. Elle est la fille d'un parfumeur de Grasse, Claude Gérard. Elle est la cadette d'une fratrie de sept enfants. Marguerite, à peine âgée de 14 ans, part pour Paris où elle s'établit chez sa sœur Marie-Anne, femme du peintre Jean-Honoré Fragonard.

Si elle sait à peine lire et écrire, la jeune fille n'en montre pas moins de grandes dispositions artistiques et apprend à dessiner, à peindre et même à graver. Tout d'abord élève de son beau-frère elle en devient vite la collaboratrice. D’abord elle travaille sur base de ses dessins, mais bien vite elle crée ses propres tableaux de genre. Cette collaboration se termine à la fin du XVIIIe siècle et Marguerite Gérard peint alors des scènes de famille, intimistes, calmes et heureuses qu'elle expose régulièrement aux Salons, jusqu'en 1824. En peignant ces petites scènes elle ouvre non seulement la voie pour peintres femmes, mais aussi pour des hommes, de la génération suivante, y compris son neveu Alexandre-Évariste Fragonard.

Contrairement à d'autres peintres qui aiment s’inspirer de l'antiquité classique, Gérard utilise souvent des costumes et des décors de son temps ou d’un passé plus récent. Les chats et les chiens domestiques apparaissent également à plusieurs reprises dans son travail. Beaucoup de ses peintures illustrent l'expérience de la maternité et de l'enfance au foyer, et plusieurs soulignent l'importance de la musique et de l'amitié féminine.

Marguerite Gérard adopte également une stratégie différente de celles des autres femmes de sa génération, en confiant ses œuvres à deux des marchands d’art réputés des années 1780, Jean Dubois et Goury de Champgrand, qui font monter artificiellement la cote de ses œuvres. Elle exploite également le marché de l’estampe pour diffuser son nom et amasser une impressionnante fortune. Si une partie de son succès reflète la mode des petites compositions dans la tradition nordique, il se construit également à travers l’image d’un monde essentiellement féminin. La figure masculine est en effet très peu présente dans son œuvre, à l’exception des portraits bien sûr. Indépendante, éprise de liberté, Marguerite Gérard ne se maria jamais afin de se s'investir dans son art et ne chercha jamais à devenir membre de l’Académie.

Beaucoup de peintures ont une connotation discrètement érotique de par la gestuelle du modèle ou par des accessoires par exemple une guitare, un petit chien alerte ou un chat.

Lassée par les critiques qui lui reprochent un style trop répétitif elle se retire de la vie artistique et finit confortablement sa vie à Paris. Elle décède à 76 ans le 18 mai 1837.

Marguerite Gérard, Clémence de Napoléon envers Madame de Hatzfeld
Clémence de Napoléon envers Madame de Hatzfeld
1808
Huile sur toile
Musée national des Châteaux de Malmaison et Bois Préau
Marguerite Gérard, Mauvaise nouvelle
La mauvaise nouvelle
1804
Huile sur toile - 64 x: 51 cm.
Musée du Louvre
Marguerite Gérard, Les premiers pas
Les premiers pas
ca. 1788
Huile sur toile - 45.5 x 55 cm
Musée de l'Hermitage à Saint Petersbourg
Marguerite Gerard, une femme et un hommme dans un intérieur
Une femme et un homme dans un intérieur
1818
Huile sur toile - 68.9 x 56.3 cm