29 juin 1778 – 9 juin 1849
Marie-Eléonore Godefroid a grandi littéralement au Louvre, car son père, le peintre François-Ferdinand-Josef Godefroid, y avait un logement.
En 1795 elle commence à enseigner à la pension pour jeunes filles que dirige Jeanne-Louise-Henriette Campan à Saint-Germain-en-Laye. Madame Campan était première femme de chambre de Marie-Antoinette. Marie Eléonore expose pour la première fois au Salon en 1800, exposition très en vue où, pendant les 47 années suivantes, elle présentera régulièrement ses œuvres.
Après avoir été l'élève du baron François Pascal Gérard, elle travaille comme assistante dans son studio à partir de 1805.
François Gérard était un élève de Louis David et était renommé pour ses peintures historiques, religieuses et allégoriques mais particulièrement pour ses portraits de femme. C'est d'ailleurs grâce à l'intervention de David qu'il échappa à la conscription en se faisant nommer juré au Tribunal Révolutionnaire. A ce titre, il participa à faire guillotiner un grand nombre d'innocents. Il passa lui-même en jugement après la Terreur et évita de peu l'échafaud. Il devint même peintre officiel et réalisa le célèbre portrait de Napoléon...puis pendant la Restauration il recevra des commandes des Bourbons.
Pendant cette période Marie-Eléonore exécute des copies de tableaux pour le compte de Gérard, mais à côté de cela elle reçoit ses propres commandes.
François Gérard a une influence énorme, aussi bien sur la façon de peindre de Marie-Eléonore, que sur sa vie. En effet, elle vit avec la famille et participe aux réunions hebdomadaires où elle rencontre les clients et amis du baron. Leur collaboration est si proche, qu'elle adopte non seulement son style, mais imite également son écriture afin de répondre à sa place au courrier dont il ne voulait pas s'occuper lui même.
Après la mort de Gérard, en 1837, elle reprend ses commandes, et continue à vivre avec la famille du peintre. Malgré tous les changements politiques qui ont eu lieu durant sa vie, et à l'encontre de beaucoup d'autres artistes de cette période trouble, qui ont perdu leur clientèle ou ont dû s'exiler, elle a chaque fois réussi à entretenir de bonnes relations avec les dirigeants successifs.
En 1849 Marie-Eléonore meurt du choléra.