Née le 9 mars 1774 à Chauny près de Noyon dans un milieu aisé et cultivé, Constance Mayer se consacra à la peinture, encouragée par son père. Elle suit les cours de l’atelier de Joseph-benoît Suvée, rival de celui de David, Puis elle devient élève de Jean-Baptiste Greuze et participe avec d’autres jeunes femmes à une intense production de tableaux dans le style du maître. Un jour, elle demande conseil au peintre Pierre Paul Prud'hon dont elle admire les tableaux. Elle les nomme une « peinture d'âme », entendant par là que son art n'est pas seulement fait d'observation, mais que le sentiment y prédomine et que chacune de ses toiles semble appeler un poème. Prud'hon tombe immédiatement sous le charme de la jeune femme.
Mme Prud'hon est sujette à de violentes crises de jalousie et, après une scène qu'elle était venue faire à l'impératrice Marie-Louise dans le palais des Tuileries, finit par être internée aux Petites-Maisons par ordre exprès de l'empereur.
C'est Constance Mayer qui prend place au foyer du peintre, et tout en continuant de peindre, s'occupe de ses cinq enfants. Cependant, toujours marié, Prud’hon ne peut l’épouser. Mayer et Prud'hon collaborent étroitement. Prud'hon réalise des croquis préparatoires pour la plupart des oeuvres de Constance et Mayer travaille aux tableaux qui pour pouvoir être vendus plus cher, sont signés Prud'hon.
En 1810, elle obtient son propre studio adjacent à celui de Prud'hon à la Sorbonne. En 1921, la Sorbonne sera réquisitionnée par l'état.
Est-ce sa mélancolie maladive qui l'amena à se trancher la gorge le 26 mai 1821, le fait que Prud'hon refusa toujours le mariage, la conscience que son talent sera toujours méconnu par rapport à celui de son amant, ou la peur d'un futur plus qu’incertain ? On ne saura probablement jamais.