Berthe Morisot

Berthe Morisot

1841 - 1895

Marie Pauline Berthe Morisot nait le 14 janvier 1841 à Bourges dans le Cher, où son père, Edme Tiburce Morisot, est préfet. Après plusieurs déménagements la famille s'installe à Passy.
En 1852, écoutant les conseils de Rossini, leurs parents font prendre à Berthe et à sa soeur Yves, des leçons de musique chez Stamaty fils. C'est là que Berthe éprouve sa première émotion d'artiste en découvrant un dessin d'Ingres représentant cette famille. A partir de 1855 Berthe et son autre sœur Edma prennent des leçons de dessin avec Chocarne, Joseph Guichard puis à partir de 1860, avec Corot. Berthe et Edma font leurs premières copies au Louvre en 1858. A cette époque c'était le lieu de rencontre des artistes, et c'est là que dix ans plus tard, elles feront la connaissance d'Edouard Manet. Les leçons du paysagiste Corot sont très précieuses pour la formation stylistique de Berthe. Mais c'est grâce à Oudinot, son nouveau professeur, que Berthe peut exposer deux toiles au Salon en 1865.

En 1867, Berthe fait la connaissance de Pierre Puvis de Chavannes, de dix-sept ans son ainé. Une amitié amoureuse s'installe entre eux, mais de Chavannes ne se décidera jamais à faire la demande officielle que Berthe attendra en vain pendent des années.
En 1868 la rencontre avec Edouard Manet marque un tournant dans sa carrière artistique. En effet, la peinture de Manet fait scandale. Les deux artistes s'entendent à merveille. Berthe devient le modèle d'Edouard et il l'influence beaucoup. Il lui fait connaître les peintres d'avant-garde tels qu'Edgar Degas, Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. Avec eux Berthe participe à l'aventure de l'impressionnisme malgré l'avis contraire de Manet qui préfère ne pas adhérer au nouveau groupe et qui craint qu'elle perde son talent dans le tumulte. Elle participera à la première exposition qu'ils tiennent, en 1874, dans l'atelier du photographe Nadar. C'est à cette occasion que le groupe est ironiquement baptisé « impressionniste ». Le critique Louis Leroy dit de Berthe : -Parlez-moi de Mlle Morisot ! Cette jeune personne ne s'amuse pas à reproduire une foule de détails oiseux. Lorsqu'elle a une main à peindre, elle donne autant de coups de brosse qu'il y a de doigts, et l'affaire est faite. Les niais qui cherchent la petite bête dans une main n'entendent rien à l'art impressif, et le grand Manet les chasserait de sa république. Malgré l'adversité de ses contemporains, elle poursuit la voie novatrice et apporte au sein du groupe impressionniste une touche personnelle, vigoureuse et poétique à la fois. Ses tableaux paressent pris sur le vif et spontanés, mais en réalité elle fait souvent toute une série de dessins et études préparatoires. Perfectionniste et jamais contente de son travail, elle travaille parfois pendant plusieurs mois à un même tableau. De même, ses peintures, si sensibles, douces et d'une apparente légèreté, ne semblent pas être en accord avec sa personnalité que certains qualifient de froide et hautaine, elle ne se livre jamais en société, seule sa peinture reflète son être intérieur.

À trente-trois ans, après avoir refusé de nombreuses demandes en mariage, Berthe se marie avec Eugène Manet, le frère de son ami Edouard, malgré le désaccord entre les deux familles, les Morisots étant versaillais, les Monets républicains. De leur union naît Julie que l'on retrouve sur de nombreuses toiles de sa mère.

 

(...) Je citerai encore deux petites toiles que j'ai découvertes par hasard pendant mes promenades désolées dans la solitude nue du Salon. Ce sont des paysages de Mlles Morisot - deux sœurs, sans doute. Corot est leur maître, à coup sûr. Il y a, dans ces toiles, une fraîcheur et une naïveté d'impression qui m'ont un peu reposé des habiletés mesquines, si goûtées de la foule. Les artistes ont dû peindre ces études-là en toute conscience, avec un grand désir de rendre ce qu'elles voyaient. Cela a suffi pour donner à leurs œuvres un intérêt que n'offrent pas bien des grands tableaux de ma connaissance.

Emile Zola - Mon Salon 1868

   Julie Manet
   Paule Gobillard
   Introduction au journal de sa fille Julie Manet

Berthe Morisot, Vieux chemin à Anvers
Vieux chemin à Auvers
1863- huile sur toile 45 x 31 cm
Collection particulière
Une des rares toiles de jeunesse qui subsistent, car Berthe a détruites toutes ses toiles du début de sa carrière. On y découvre déjà cette touche personnelle et vivace qui caractérisera les tableaux de Berthe.
Berthe Morisot, Deux soeurs sur un canapé
Deux soeurs sur un canapé
1869 - huile sur toile 51,1 x 81,3 cm
The National Gallery of Art - Washington
Les Deux Sœurs sont traditionnellement considérées comme le portrait des sœurs Delaroche, qui, au-delà de leurs noms, ne sont pas identifiées. Berthe n'est pas contente de ce tableau qui avance péniblement, et semble avoir renoncé au plein air pour l'atelier. Elle souhaite même abandonner le projet : « Les petites Delaroche sont venues trois fois pour poser ; c'est un cauchemar, je n'en entends plus parler de sorte que j'espère qu'elles sont à Houlgate et que mes essais en resteront là. » L'œuvre dénote par un contraste entre le l'intérieur réaliste et la position peu probabLe des filles. Avec leurs étrange inexpressivité et leur similitude elles paraissent être deux études d'un même modèle plutôt qu'un double portrait des deux soeurs.
Berthe Morisot, Dame et enfant sur la terrasse des Morisot, rue Franklin
Dame et enfant sur la terrasse des Morisot, rue Franklin
1871-1872 - huile sur toile 60 x 50 cm
Collection particulière
Edma Pontillon, sœur de l'artiste, et leur nièce Paule Gobillard sont sur la terrasse du jardin des parents Morisot, rue Franklin. Elles semblent attendre l'arrivée d'une tierce personne, à moins qu'elles se sont apprêtées à sortir et attendent la voiture. Le point de vue et l'attitude des deux modèles qui tournent le dos au spectateur, est très moderne, proche d'une photographie prise sur le vif. Berthe Morisot a très minutieusement préparé cette toile avec une aquarelle. Elle l'a ensuite reporté sur une toile trois fois plus grande à l'aide d'un quadrillage, tout en apportant quelques modifications pour rectifier la perspective et équilibrer les couleurs et les tons.
Hugues Wilhelm nous dit de ce tableau : « La composition est audacieuse et très impressionniste. La balustrade de la terrasse est en diagonale. Le sol et la balustrade occupent plus de la moitié de la peinture. À droite, la scène est coupée par un gros pilier sur lequel est posé une corbeille de fleurs dont on ne voit qu'une petite partie. À la diagonale orientée vers le haut à gauche s'oppose une autre diagonale, non tracée et incomplète qui va de l'enfant au dôme des Invalides, donnant une impression de profondeur. À la masse du pilier à droite qui oblige à regarder vers le lointain ou sur la gauche, répond la robe d'Edma, qui replace le regard vers Paule ou vers le paysage. »
Berthe Morisot, Le berceau
Le berceau
1872 - huile sur toile 56 x 46cm
Musée d'Orsay - Paris
Sans conteste l'œuvre la plus célèbre de Berthe Morisot, véritable icône de l'impressionnisme, le Berceau ne fut pourtant plus exposé du vivant de l'artiste après le coup d'éclat de l'exposition impressionniste de 1874. Il y côtoyait alors - inconvenante proximité - Une moderne Olympia de Paul Cézanne. Berthe Morisot n'a pas réussit à vendre ce tableau qui resta dans la famille des modèles, Edma Pontillon et sa fille Blanche. Ce n'est qu'en 1930 que le musée du Louvre fit l'accuisition de ce tableau.
Le Berceau est la première évocation dans l'œuvre peint de Berthe Morisot du thème de la maternité, auquel son art est aujourd'hui si fortement associé. En même temps le Berceau reste une image assez rare dans son l'œuvre de Berthe, où, le plus souvent, l'enfant tourne le dos et occupe un espace distinct des adultes.
Berthe Morisot, Les lilas à Maurecourt
Les lilas à Maurecourt
1874 - huile sur toile 50 x 61cm
Collection particulière
Chose remarquable, on sent la présence de Berthe, là près de ses nièces, car le chapeau du premier plan ne peut être celui d'Edma puisque elle en porte déjà un, ni celui d'un enfant pour qui il serait trop grand. En posant son chevalet, Berthe a aussi posé son ombrelle et son chapeau.
Berthe Morisot, Sur la terrasse (Fécamp)
Sur la terrasse (Fécamp)
1874 - huile sur toile 45 x 54cm
Fuji Art Museum - Tokyo
Ce tableau a été peint dans la villa de sa tante Boursier, située sur la falaise de Fécamp, où Berthe passa des vacances au cours de l'été de 1874. La composition est tout à fait remarquable, la balustrade, la falaise, la mer, tout converge vers Mme Boursier qui se trouve tout à fait sur le bord et qui n'occupe qu'un huitième du tableau. Une deuxième personne est manifestement absente pour quelques instants en laissant son chapeau et son sac sur la chaise. Le modèle ne regarde d'ailleurs pas le paysage mais son regard se porte vers l'intérieur d'où l'autre personne doit apparaître bientôt.
Berthe Morisot, Eugène Manet à l'île de Wight
Eugène Manet à l'île de Wight
1875 - huile sur toile 38 x 46cm
Musée Marmottan - Paris
La limitation volontaire des coloris, les différents degrés de transparence des rideaux, des vitres et de la fenêtre ouverte sur le jardinet, donnent une luminosite toute particulière et rendent bien le charme du cottage au bord de la mer.
Berthe Morisot, La Psyché
La Psyché
1876 - huile sur toile 64 x 54 cm
Fundation Colleccion Thyssen-Bornemisza - Madrid
On se trouve ici dans l'intimité d'une jeune femme s'admirant dans un miroir. Le thème est traité de façon diamétralement opposé à la plupart des nombreux tableaux consacrés à ce genre de scène. Elle est vue avec des yeux de femme, simple et réaliste, la pose est toute naturelle, elle n'a rien d'une Diane, ni même d'une Nana de Manet.
Berthe Morisot, Bateaux sur la Seine
Bateaux sur la Seine
1880 - huile sur toile 25,5 x 50 cm
Wallraf-Richardz Museum - Cologne
Vue du pont suspendu à Villeneuve-la-Garenne, achetée par Mary Cassatt pour le compte de son frère, à peu près en même temps qu'un Pissarro, un Monet et un Degas. Plus tard elle achètera aussi des Manet. A la mort de son frère, elle sera mécontente du comportement de ses neveux, qui vendent une partie significative de la précieuse collection constituée sur ses conseils - mais ils conservent ce Morisot. C'est en réponse à cette attitude que Mary Cassatt décidera alors de vendre progressivement les œuvres de sa propre collection.
Berthe Morisot, Femme s'habillant
Femme s'habillant
1880 - huile sur toile 55 x 46 cm
C'est une attitude de vie, intime et vraie, autant que tout un univers que Berthe Morisot réussit merveilleusement à évoquer ici en représentant cette scène si fraîche et lumineuse de la vie quotidienne.
Berthe Morisot, Eugène Manet et Julie au jardin
Eugène Manet et Julie au jardin
1883 - huile sur toile 60 x 73 cm
Comme d'autres scènes de la vie familiale, cette peinture intime correspondrait de nos jours, plus à une photographie qu'à un tableau. Nous savons que Berthe Morisot possédait un appareil photographique, mais on ne connaît malheureusement aucune photographie prise par Berthe. Nous ignorons dans quelle mesure des photographies l'ont inspirées ou ont pu l'aider pour réaliser certaines de ses œuvres. Il est cependant indiscutable qu'elle a, comme Degas, et plus que les autres impressionnistes, souvent une vision photographique de ses sujets. Son cadrage et le naturel de la composition sont ceux d'une photo. Elle saisit cette scène familiale plus comme un instantané que comme une peinture.
Berthe Morisot, Jeune fille à la poupée
Jeune fille à la poupée (Julie)
1884 - huile sur toile 80 x 100 cm
Bien que, dans son Journal, Julie Manet n'écrit rien sur cette peinture restée malheureusement inachevée, elle choisira au cours de l'entre-deux-guerres de l'accrocher au-dessus de son lit, marquant ainsi, dans sa vaste collection, sa préférence et son attachement pour cette œuvre. Lorsque Berthe Morisot peint cette toile, en 1884, elle connaît certainement celle de son amie Mary Cassatt la Petite Fille au fauteuil bleu, parce que les deux artistes sont très liées et que l'œuvre a été régulièrement accrochée en évidence chez l'Américaine, mais aussi parce que Morisot connaît le modèle, et qu'elle n'a pas manqué d'entendre parler de l'œuvre par Degas que toutes les deux connaissent bien.
Berthe Morisot, Le bain
Le bain
1885 - huile sur toile 91,1 x 72,3 cm
Isabelle Lambert, âgée de dix-sept ans, est saisie sur le vif, dans l'intimité de son cabinet de toilette. Sa chemise, décolletée, et surtout ses maigres bras, levés, accentuent l'aspect très juvénile du modèle. Une telle scène est plus souvent vue de dos que de face. D'habitude, un tel modèle posant pour une nymphe, ou une Diane au bain, serait plus dénudé et traité de manière plus conventionnelle. Ce caractère réaliste de la peinture des impressionnistes gêne souvent la critique.
Le tableau est plein de lumière; cela tient à la composition, très étudiée. En effet, Isabelle a devant elle la glace d'une psyché qui lui renvoie la lumière, ce qui lui a permis de se maquiller avec soin et précision et de se coiffer avec attention. Cette œuvre est ajoutée à l'envoi de Morisot dans les derniers jours de préparation de l'exposition impressionniste de 1886, la huitième et dernière. C'est, avec Le Lever, l'un des succès de l'exposition.
Berthe Morisot, Le lever
Le lever
1885 - huile sur toile 65 x 54 cm
Berthe Morisot a exploré toutes les phases matinales de la vie féminine ; elle le fait chaque fois avec autant de pudeur que de réalisme. Contrairement à l'interprétation masculine de ce genre de scène, Le Lever de Berthe Morisot n'est pas un Lever de Diane, prétexte à la peinture de nu ; mais une scène intime et familiale, prise sur le vif.est n'ayant rien de composé, ni d'affecté. A la différence de Degas, le regard n'est pas indiscret, ni à travers le trou d'une serrure comme le remarquait un critique de l'époque.
La composition traduit la liberté et l'originalité de Morisot. D'abord tous les éléments du décor sont coupés et représentés partiellement : on ne voit sur la droite qu'une toute petite partie de la commode, en haut, à gauche, qu'une fraction du tableau, au premier plan qu'une partie du tapis ; même le grand lit qui occupe plus de la moitié de la surface du tableau. L'élément central du décor est le lit, de biais, tandis que la jeune fille est l'élément central de l'œuvre.
Berthe Morisot, Pauline Gobilard peignant
Pauline Gobilard peignant
1886 - huile sur toile 85 x94 cm
Musée Marmottan - Paris
Le portrait de Paule Gobillard peignant est l'hommage amical de la tante à sa nièce, du maître à son modèle et élève. C'est une reconnaissance à la fois du rôle du modèle, mais, plus encore, que sa nièce, peut à son tour devenir un maître même s'il est possible de lui demander de poser dans n'importe quel rôle. Paule est la seconde fille d'Yves, sœur de Berthe Morisot. Après la mort de cette dernière, en 1893, Paule sera élevée fréquemment avec sa plus jeune cousine, Julie. Contrairement à celui d'Eva Gonzalès peignant de Manet, cette toile à caractère privé n'est pas destiné à être montré, encore moins à être exposé au Salon pour rendre hommage au modèle et à sa famille ou pour flatter sa vanité.
Berthe Morisot, Bergère nue couchée
Bergère nue couchée
1891 - huile sur toile 56 x 86 cm
Le modèle est exactement dans la même position que sur les deux autres toiles de la bergère que Berthe a peint. Berthe morisot démontre de nouveau qu'elle est capable de traiter des sujets classiques de façon tout à fait non-conventionnelle, pleine de pudeur et de discrétion.
Berthe Morisot, Julie Manet et Laërte
Julie Manet et Laërte
1893 - huile sur toile 73 x 80 cm
Musée Marmottan - Paris
Ce portrait n'est pas entièrement achevé. Comme Manet et ses amis impressionnistes, Berthe Morisot avait conservé dans son atelier un certain nombre d'ceuvres inachevées, non parce qu'elle en était insatisfaite, mais parce qu'elle se consacrait à d'autres toiles et qu'elle n'avait pas de contraintes financières l'obligeant à exposer et à vendre. À l'âge de ce modèle, il lui suffit, prise par d'autres projets, d'autres occupations ou des soucis, de laisser de côté l'œuvre quelques mois pour ne pas pouvoir la terminer. Le temps passant, l'esquisse devient un souvenir que l'artiste garde tel quel, comme pour le conserver intact et ne pas le dénaturer
Berthe Morisot, La coiffure
La coiffure
1894 - huile sur toile 55 x 46 cm
Museo Nacional de Bellas Artes - Buenos Aires
Berthe Morisot évoque une fois de plus le cadre de vie d'une femme de son époque et de son milieu à partir de son propre décor ; n'écrit-elle pas dans l'un de ses Carnets : « Edouard [Manet] disait souvent qu'il apprenait son milieu de nouveau à chaque tableau qu'il peignait. Cette sincérité et cette impressionnabilité devant la nature qui donnent tant de charme à son œuvre. » Avec cette femme en robe de bal dans le fond, ce tableau devient une allégorie de la beauté, de la grâce et du succès féminin. Cette jeune fille que l'on coiffe sera dans quelques heures comme cette autre au bal. La jeune fille succédera à sa mère dans le monde. C'est là une préoccupation que l'on retrouve plusieurs fois dans la correspondance de Berthe Morisot avec ses sœurs, et particulièrement avec Edma.

Liens externes :
(et sources principales)

Article de Marie-Jo Bonnet : Un autoportrait de Berthe Morisot , Clio, numéro 19/2004, Femmes et images.
Article de Marie-Jo Bonnet : avant propos du catalogue de l'exposition au Palais des Beaux-Arts de Lille (2002).

Sources :

Catalogue de l'exposition au Palais des Beaux-Arts de Lille et à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, éd. Fondation Pierre Gianadda, 2002.
Dominique Bona : Berthe Morisot, le secret de la femme en noir, éd. Grasset, 2000.